• Envoi de Serge : 

    Bonjour la jeunesse agricole !

    Hier je suis allé à Narbonne cueillir un essaim sur un parking devant une cité triste et grise de Razimbeau. Je ne vous dis pas le stress que j'ai du surmonter ! J'étais assisté par Oksana Garcia qui m'avait signalé cette capture possible.

    Après plusieurs essais infructueux pour faire entrer les abeilles dans une ruchette en polystyrène et une vingtaine de piqûres pour moi malgré l'équipement et autant pour Oksana qui tenait la ruchette sans équipement pendant que je secouais, j'ai abandonné. Mais, arrivé à Cuxac, j'ai eu un remord ; Que vont devenir ces pauvres abeilles? Sans doute seront- elles éliminées; Les gens aux alentours n'avaient, semble-t-il, aucun sentiment à leur égard.

    J'ai donc soigné mes piqûres, enlevé les dards (ce n'était vraiment pas très douloureux) et repris la route seul à 9h du soir avec échelle, sécateur, parfum attire abeilles, cordes et détermination, malgré le stress qui me faisait battre le cœur à 110 !

    Tout seul sur ce parking, à la nuit tombée, l'essaim que j'avais excité auparavant s'était reconstitué plus haut sur une seule branche d'un petit arbre tout pelé. Ayant placé l'échelle contre le petit tronc, d'une main je tenais la ruchette à 50 cm au dessous des abeilles, de l'autre le haut de la branche. Par une gymnastique que je ne m'explique pas, j'ai réussi à couper le bas de cette branche et tranquillement j'ai pu déposer tout l'essaim et la branche dans la ruchette. Aucune agressivité des abeilles qui n'ont pas bougé pendant le transfert. Le couvercle placé, malgré quelques retardataires, j'ai pu mettre la ruchette dans le coffre de ma voiture.

    Mais voilà que çà se corse ! une cinquantaine d'abeilles avaient suivi la ruche et leur reine et étaient dans la voiture ! Après plusieurs tentatives rapides de rentrer et sortir la ruche (les abeilles allaient plus vite que moi) j'ai réussi à limiter leur nombre dans la voiture. Mais il fallait rentrer l'échelle!! et dès que j'ouvrais, elles se ruaient à l'intérieur. Devant tant de détermination de ces ouvrières qui ne voulaient pas quitter leur reine, je les ai laissées entrer et je suis parti avec toutes dans l'habitacle. Elle se sont collées amoureusement sur la ruche et n'ont pas bougé durant le voyage retour.

    Arrivé à Cuxac, j'ai placé cette ruche, fermée, à côté de celles en bois où j'aurais aimé qu'elles soient. J'ai passé une nuit difficile, les battements de mon coeur ne ralentissaient pas. Était-ce uniquement le stress ou le venin des piqûres? Ce matin j'ai ouvert le couvercle. Elles s'étaient agglutinées en essaim dessous. J'ai pu enlever la branche, mettre 5 cadres de cire anciens et refermer. J'ai ouvert l'entrée sur la plage d'envol et depuis, après avoir exploré les alentours, constater l'abondance de fleurs et d'herbe, elles vont et viennent, ravies d'avoir quitté ce parking bétonné et goudronné!!

    Plus tard je tenterai un transfert dans mes ruches en bois, plus grandes et bien placées.

    Ce fut une expérience nouvelle ! Je suis prêt maintenant à recommencer. Je suis persuadé que je pourrai refaire l'opération sans émoi excessif.

        

     

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